Voyagez dans le passé et revivez l'histoire des réfugiés Grecs installés à Kavala après la catastrophe en Asie Mineure en 1922 et les échanges de populations qui ont eu lieu ensuite avec la Turquie, autant d’événements qui contribué à façonner l'une des villes les plus fascinantes de la Grèce


APERÇU
Où que vous vous trouviez à Kavala, la ville raconte l'histoire de son passé. L'architecture, la cuisine, les coutumes, les traditions, le mode de vie résultent de l’alliance des nombreuses influences qui ont modelé cette petite cité dynamique. Les Romains, les Byzantins, les Ottomans, les Arméniens, les Juifs et beaucoup d’autres peuples ont été attirés par cette ville-carrefour du nord-est de la Grèce. Mais aucune influence n'a été plus grande que celle des réfugiés Grecs d'Asie Mineure.
Environ 1,6 millions de Grecs ont été contraints de quitter leurs foyers en Anatolie (une grande région de la Turquie moderne) lors de ce que l'on appelle la Grande Catastrophe ou catastrophe de l’Asie Mineure en 1922 et de l'échange forcé de populations avec la Turquie l'année suivante. Beaucoup étaient issus de la communauté grecque de Cappadoce (dans le centre de l'Anatolie), de Constantinople et de Smyrne, tandis que d'autres provenaient de Thrace orientale et des Alpes pontiques. 29 000 personnes arrivées à Kavala au cours de la première année (environ 80 000 pour toute la région), ont plus que doublé la population de la petite ville, devenue alors la cinquième ville la plus peuplée de Grèce après Athènes, le Pirée, Thessalonique et Patras. Kavala est la deuxième ville ayant accueilli le plus grand nombre de réfugiés Grecs par rapport à sa population, juste derrière Drama. Aujourd'hui encore, environ deux tiers de la population de la ville peut retrouver ses racines en Asie Mineure.
L’attractivité de Kavala, en raison de la prospérité de son industrie du tabac et de son port, a permis de fournir du travail à ses nouveaux résidents et au fil du temps, de les assimiler pleinement. Ainsi, ils ont largement contribué à colorer la ville de nouvelles traditions : danses, chants et autres coutumes anatoliennes. Cette situation a également radicalement modifié l’aspect de la ville : les périphéries occidentales et orientales, auparavant non peuplées, sont devenues des quartiers animés portant des noms caractéristiques comme : Chilia (mille), Pentakosia (cinq cents), Dékaokto (dix-huit) – faisant référence au nombre de familles déplacées dans la ville – ainsi qu'Agia Varvara, Vyronas et Girtzi. Ces quartiers se reconnaissent aujourd’hui par les rangées de maisons correspondant à des périodes identiques, désormais transformées en appartements ou maisons plus récents.
Vous avez ainsi de nombreuses raisons de visiter Kavala, dont un circuit historique qui vous emmène d’Asie Mineure à Kavala.
A NE PAS MANQUER
Points forts du passé de Kavala lié à l’Asie Mineure
Le musée des Réfugiés Grecs
Le musée des Réfugiés Grecs vous offrira bien plus qu'une leçon d'histoire concernant l'échange de populations entre des Grecs de l'Asie Mineure s’installant à Kavala et des Turcs vivant en Grèce partant dans la direction opposée. Ηavoir été créé par l'Association des réfugiés d'Asie Mineure de Kavala, dont les membres sont des descendants de deuxième et de troisième génération des réfugiés, ce musée relate le côté humain de l'échange, quand des familles grecques des couches moyennes de la société ont été déracinées d’Asie mineure et forcées de recommencer leur vie à zéro à Kavala.
Leur intégration dans la vie quotidienne à Kavala s’est opérée progressivement grâce à leur travail éprouvant (mais finalement gratifiant) dans l'industrie du tabac, ainsi que par le maintien des coutumes et traditions qu'ils ont apportées avec eux… Broderies et autres héritages, costumes, recettes, chansons etc. À travers des photographies, des articles ménagers et des témoignages, les expositions du musée révèlent l’évolution du profil urbain et démographique de Kavala. L'un des membres de l'association vous fera visiter les lieux et vous racontera l'histoire de chacun des trésors triés sur le volet.
Les entrepôts de tabac et le musée
Vides ou rénovés, les entrepôts de tabac contribuent à l’atmosphère particulière de Kavala et sont l’occasion de nombreuses photos au cours des promenades dans la ville. L’entrepôt municipal de Tabac a été transformé en lieu culturel alors que la régie de l’entrepôt de Tabac a été reconvertie en un centre commercial sur trois étages. Mais le plus intéressant – en ce qui concerne les influences d’Asie Mineure sur la ville de Kavala – est le musée du Tabac, qui présente la culture et la production de tabac, mais honore également le dévouement et le sacrifice des réfugiés ayant travaillé dans cette industrie qui a largement aidé Kavala à se développer et à devenir une ville avec de nouvelles habitations, des écoles, des hôpitaux, des bibliothèques et d'autres bâtiments publics.
Akontisma
Pour compléter votre expérience à Kavala, vous pourrez visiter Akontisma, un village traditionnel construit pour mettre en valeur le patrimoine cappadocien de Kavala. Situé à une quinzaine de kilomètres de Kavala, un peu après le village de Néa Karvali, Akontisma, construit sur une colline, bénéficie d’une vue magnifique sur la mer Égée. Cette région - habitée depuis le 4ème siècle avant J.-C. – a accueilli autrefois de nombreux peuples : des Thassiens, des Macédoniens, puis des Romains (pour lesquels, le lieu constituait une étape importante sur la via Egnatia, route commerciale traversant la région d’ouest en est), plus tard des Byzantins, des Ottomans, et enfin les réfugiés Grecs de Cappadoce.
Les réfugiés ont bâti Néa Karvali à partir des ruines d'un village turc détruit pendant la 1ère Guerre mondiale par les Bulgares, dans un style architectural similaire à la ville de Gelveri (aujourd'hui Güzelyurt) en Cappadoce, tout en incorporant des éléments architecturaux traditionnels des villages de montagne de la région de Kavala.
Par suite d’une initiative du Centre culturel de Néa Karvali, Akontisma se doit de préserver l’histoire liée à ces événements, à travers un jardin du Souvenir (témoignage des moments poignants vécus par les habitants d'origine) et la Chapelle d'Agios Mamas, dont le sanctuaire, dédié à ce saint de Cappadoce né au 3èmesiècle ap. J.C., constitue le centre d'un festival tenu chaque année en septembre. Un peu au-dessous de l'église se trouve la Tour blanche de Cappadoce, sur laquelle les réfugiés ont gravé les noms de leurs villages d'origine. Avec un peu de chance, vous pourrez rencontrer M. Kaplanis (le président du Centre culturel de Néa Karvali, dont la famille est originaire de Cappadoce) qui vous racontera des récits pittoresques sur l’histoire du village et de la région environnante.
* Voir la section Get Planning ci-dessous pour des détails pratiques sur la destination et les musées/villages culturels, dont des extraits d'articles écrits par des journalistes internationaux hébergés par Discover Greece et venus pour vivre cette expérience par eux-mêmes.
Quelle est la meilleure façon de se rendre à Kavala ?
- Kavala dispose d'un aéroport proposant des vols directs au départ d'Athènes tout au long de l'année. Il est également facile de s’y rendre en voiture (171 km, 1h 50mn) depuis Thessalonique, grande ville du nord qui possède également un aéroport international.
Comment vous rendre au musée des Réfugiés Grecs de Kavala, au musée du Tabac et à Akontisma ?
- Le musée des Réfugiés Grecs et le musée du Tabac se trouvent dans le centre-ville de Kavala et à 30 km (environ 30 mn en voiture ou en taxi) de l'aéroport. Vous pouvez également rejoindre le centre-ville depuis l'aéroport en bus (pour plus d'infos ici).
- Akontisma se trouve à 16 km (20 mn) du centre-ville de Kavala et à 17 km (15 mn) de l'aéroport.
Quel est le meilleur moment de l’année pour visiter Kavala ?
- Kavala vaut la peine d'être visité à tout moment de l'année car chaque saison présente des aspects différents de la ville.
- Le paysage environnant déploie toute sa beauté au printemps, tandis que l'été est la meilleure saison pour profiter des plages près de Kavala et pour visiter Thassos.
Musées et sites historiques :
Musée des Réfugiés Grecs
Mardi, jeudi, vendredi 09h30-13h30
Dimanche 11h00-14h00
Pour plus d’info ici.
Entrée gratuite
Musée du Tabac
Jeudi-Vendredi 08h00-16h00
Samedi/dimanche sur demande
Billets : 2 € (1 € tarif réduit)
Akontisma
Ouvert toute l'année
Heures d’ouverture et plus d’infos ici
Combien de temps faut-il pour découvrir le passé de Kavala lié à l’Asie Mineure ?
- La visite des différentes étapes suggérées ici dure entre 4 et 5 heures (trajet jusqu'à Akontisma inclus).
- Une heure (chacun) de visite vous sera nécessaire pour le musée des Réfugiés Grecs et le musée du Tabac.
- Il faudra compter deux heures environ pour la visite d’Akontisma, où, par ailleurs, il vous sera possible de déjeuner ou d’assister à l'un des événements qui y ont eu lieu.
Cette expérience a été testée en pratique par Discover Greece : des journalistes internationaux y ont été envoyés pour vivre l'expérience par eux-mêmes. Voici quelques-uns des points marquants :
The Museum of Greek Refugees
“A small museum next to the aqueduct remembers the wave of refugees who arrived here… The few items that the refugees brought with them became their treasured possessions: dolls, books, jewellery, watches, radios and even sewing machines… The Zacharopoulos [couple] bid us farewell by spontaneously singing a song from their Turkish homeland – and wish us good luck and strength in our endeavours.”
- Lydia Polzer for WINGS Magazine (Eurowings inflight magazine)
Full article (in German & English, p.68-73)
“The refugee legacy looms large in Kavala… Make your first stop the Museum of Greek Refugees on Kolokotroni Street, where old photos and iconography line the walls… One of these pictures, a sepia photo, shows a man and woman dressed in simple clothing – the parents of founder Manolis Zacharopoulos, who came to Kavala from Asia Minor as part of the population exchange… Tensions have been mostly ironed out now and clubs and societies run by their descendants keep the old customs alive, making for a city that’s as culturally diverse as it is charming.”
- Tina Walsh for The Telegraph
Akontisma
“The refugee legacy looms large in Kavala… Make your first stop the Museum of Greek Refugees on Kolokotroni Street, where old photos and iconography line the walls… One of these pictures, a sepia photo, shows a man and woman dressed in simple clothing – the parents of founder Manolis Zacharopoulos, who came to Kavala from Asia Minor as part of the population exchange… Tensions have been mostly ironed out now and clubs and societies run by their descendants keep the old customs alive, making for a city that’s as culturally diverse as it is charming.”
- Jan Schafer for Seigener Zeitung
Full article (in German)